Aether asbl

 Les Cercles de magie et d'occultisme:

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La Magie dans l'Inde antique

 

Auteur: Henry Victor (1909)

Le livre en PDF: La Magie dans l'Inde antique

Extrait:

INTRODUCTION

La magie est de tous les temps et de tous les pays et, par tous pays et dans tous les temps qu'il nous est donné d'atteindre, les pratiques magiques se ressemblent à un degré si étonnant, qu'on ne peut se défendre de les croire empruntées de peuple à peuple, par transmission directe, ou lente et invisible infiltration. La conjecture, plausible parfois quand s'y prêtent les affinités de races ou le voisinage géographique, n'est pourtant nulle part nécessaire car les procédés de la magie, pour étranges et complexes qu'ils nous apparaissent en bien des cas, n'ont en soi rien que de normal, rien que la simple logique humaine n'ait pu produire et développer identique sous toutes les latitudes. Un nombre incalculable de fois, dans les lieux les plus divers, une friction douce a calmé une souffrance aiguë ou mêmeremis en place les tissus froissés et il était naturel que le fredon indistinct dont s'accompagnait machinalement cette opération monotone contint quelque vague allusion à la guérison souhaité, tout comme le refrain du meunier commande à sa meule de bien moudre.Souvent une femelle délaissée a, dans l'inconscience de sa détresse, tendu ses bras vers la direction où s'était éloigné d'elle son mâle en quête d'aventure, fait des gestes et proféré des mots d'appel; et, une fois sur deux au moins, il est revenu à elle, car les voyages d'un homme seul ne pouvaient sortir d'un rayon très étroit s'il n'est pas revenu, c'est que les charmes de sa rivale ont été plus puissants~). Quand deux troupes ennemies. se sont trouvées en présence, elles ont débuté par s'assaillir d'imprécations farouches, et de part ou d'autre l'effet a suivi, immanquable: les vainqueurs encore aujourd'hui ne setarguent-ils pas dela complicité du Dieu des armées, ont redoublé de confiance en leur magie les vaincus, s'ils n'ont été exterminés, l'ont adoptée, puisqu'elle s'était révélée supérieure ou, s'ils ont sauvegardé leur indépendance par la fuite, ont vérifié à leur tour le pouvoir de la leur sur des adversaires plus faibles qu'ils ont écrasés. De toute manière le principe de la magie est resté sauf, parmi les ruines dont se jonchait le sol mouvant où il était fermement implanté.

Mais ce principe lui-même, comment avait-il pris naissance, identique dans tous les milieux ? Il ne semble pas que cette question d'origine non plus puisse soulever la moindre difficulté. Qu'on se représente l'homme à l'état de nature, je ne connais pas de meilleure expression que celle de Rousseau pour désigner un être aussi différent que possible de celui que Rousseau a rêvé, entouré de mille dangers, réels ou imaginaires, connus ou mystérieux réels, les ouragans et les trombes, les débordements derivières, les chutes de rochers, la dent des bêtes féroces imaginaires avec un fond de réalité, les feux follets qui naissent des marécages, les éclipses de soleil et de lune, les mille bruits de la solitude, les jeux bizarres de la perspective ou des ombres portées purement imaginaires, toutes les terreurs qu'engendre l'autosuggestion d'un guet perpétuel, telles que seule peut encore les connaître parmi nous une sentinelle perdue en une nuit de grand'garde; mystérieux, l'assaut soudain d'une de ces maladies qui tordent les membres, convulsent les traits, éteignent le regard et en quelques heures font d'un homme sain et robuste un cadavre inerte et hideux. Connaissant les agents extérieurs d'où émanaient pour lui quelques-uns de ces périls, comment l'homme n'aurait-il pas rapporté à d'autres agents, également doués devie, mais invisibles ceux-là, et d'autant plus redoutables, tous les fléaux dont il se sentait menacé ? et, connaissant par expérience la façon de se garer de ses ennemis visibles, comment ne l'aurait-ilpas imaginée efficaceaussi contre la tourbe hostile qui échappait à ses regards? Le feu, par exemple à partir du jour où on sut le produire, devint partout le grand agent de défense contre les bêtes féroces comment le feu avait-il le pouvoir d'écarter les sanguinaires rôdeurs de nuit ? on ne le savait pas mais enfin il l'avait, c'était un fait avéré, et dès lors il devenaitl'allié naturel de l'homme contre toute puissance meurtrière. De là, le rôle universel du feu dans la magie antique et moderne au moment de conférer à l'enfant le sacrement de la taille des cheveux, le prêtre de l'Inde allume dans la direction du sud, région des Mâneset des démons, un feu qui les tiendra en respect (1) et, chez nous civilisés, sinon dans nos croyances, au moins pour l'historien des rites, la herse enflammée qui entoure le catafalque est le rempart qui protège le mort, désormais sans défense, contre les êtres de ténèbres qui s'apprêtent à le saisir, à moins qu'elle ne soit la barrière infranchissable opposée par les assistants à la mort victorieuse, inassouvie de la proie qu'elle a étreinte. (...)

(1)L'explication par voies naturelles,évidemment la seule vraie pour l'immense majorité descas, n'exclut pas, il va sans dire, l'éventualité de l'intervention de certaines forces occultes, suggestion, télépathie, etc., sur lesquelles la science est fort loin encore d'avoir dit son dernier mot.