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Traité d'astrologie générale 

 

Auteur: Robert Fludd (1574-1637)

Le livre PDF: Traité d'astrologie générale

 

 Extrait: Introduction de Pierre Piob

INTRODUCTION

À L’ÉTUDE DE L’ASTROLOGIE

 

 

De toutes les sciences dites occultes, l’Astrologie est une des moins connues. Son abord est si pénible qu’elle a rebuté plus d’un chercheur et que, maintes fois, elle a été follement décriée par des sceptiques qui n’avaient pas su la comprendre, ou admirée naïvement par des croyants qui n’avaient pas pu en pénétrer les mystères. Les uns et les autres lui ont fait un tort immense ; par leurs exagérations réciproques ils en ont éloigné les vrais savants et ils ont retardé son avancement. Mais notre époque est curieuse de tout ce qui peut augmenter le domaine de la Connaissance et c’est à ce titre que l’Astrologie fait aujourd’hui la préoccupation de plusieurs esprits d’élite.

L’Astrologie est la science qui traite des Astres dans leur vie propre et dans leur vie en groupe. Autrement dit, elle considère les corps célestes, ou Astres, comme des corps vivants et leurs groupes, ou systèmes de planètes tournant autour d’un centre, comme des êtres. Selon du reste l’immortelle hypothèse d’Herschell « Au lieu d’être isolées dans l’espace infini, a dit cet astronome, toutes les étoiles dépendent les unes des autres, font partie d’un vaste ensemble soumis à une loi déterminée de condensation et dans lequel chacune d’elles agit sur les autres en même temps qu’elle subit leurs actions ensemble qui, par conséquent, change et évolue, et constitue en réalité quelque chose de vivant. »

Nous ne pouvons d’ailleurs plus nous arrêter à chercher une définition de la vie en prenant pour base l’organisation, nous devons admettre que cette vie s’étend à la moindre molécule qui existe, nous devons donc arriver à l’hylozoïsme. Et nous trouvons la preuve de cette nouvelle conception dans le quatrième état de la matière, dans l’état radiant.

L’Astrologie est par conséquent une philosophie de la Nature, mais une philosophie éminemment concrète, une philosophie très scientifique et positive. Elle se divise donc en deux parties :

1° L’Astrologie spéculative.

2° L’Astrologie expérimentale.

La première recherche les lois, la seconde les analyse et les expérimente. La première comprend la Cosmosophie ou métaphysique astrale, et la Cosmologie ou psycho-physiologie astrale. La seconde comprend l’Astrologie pratique qui traite des influences astrales sur chacun des mondes planétaires en général et l’Horoscopie qui étudie les déterminations de chaque individu.

Dans la Cosmologie se rangera naturellement l’Astronomie spéculative ou Mécanique céleste, qu’il est nécessaire de posséder le plus complètement possible quand on veut se livrer avec fruit aux travaux astrologiques, et dans l’Astrologie pratique se comprendra l’Astrologie sociale, cette branche encore mystérieuse que Robert Fludd n’a pas voulu livrer[2].

Le champ est vaste, immense même : il n’a de limite que l’infini. La science des Astres est la plus sublime de toutes les sciences, elle est comme le couronnement de tout le savoir positif humain.

L’Horoscopie tire son nom de ce principe général que l’action des astres, laquelle est en harmonie avec leur nature et en proportion avec leur puissance, s’exerce au moment de la naissance d’un être avec une intensité telle qu’elle fixe la destinée. Elle a été souvent prise pour l’Astrologie tout entière ; elle a, de tout temps, grandement intrigué les hommes et, de ce fait, a été fréquemment pratiquée par des gens sans grand savoir ni scrupules qui en ont tiré profit en trompant le public : il en est résulté que ces faux savants ont embrouillé la science et l’ont surchargée de pratiques inutiles, telle que l’Onomancie[3].

L’Horoscopie envisage principalement l’étude des thèmes d’après les données fournies par les trois autres branches de l’Astrologie.

On appelle thème un schéma céleste dressé pour une heure donnée, sur un point du globe terrestre donné. Le calcul permet de n’avoir point à se transporter, ni dans le temps, ni dans l’espace, pour résoudre le problème : on verra tout à l’heure comment.

Il convient donc avant tout de connaître exactement l’heure du thème. La chose est souvent impossible surtout quand il s’agit d’une naissance, car la minute et même le quart d’heure sont alors ordinairement négligés. L’erreur de cette première donnée entache le travail tout entier et si, dans la pratique, on est obligé de se contenter d’une bonne approximation, en réalité pour les expériences on ne devrait user que d’une rigoureuse exactitude.

Ensuite, il faut déterminer avec soin le lieu géographique. Cette dernière opération est facile : une carte un peu détaillée donne la longitude et la latitude terrestres.

Voici quelle est la théorie du schéma céleste.

Par le point du lieu géographique, comme centre, on fait passer un cercle : ce sera le cercle de l’horizon. Sur ce plan de l’horizon, au lieu donné, on élève une perpendiculaire au-dessus vers le ciel supérieur et au dessous vers le ciel inférieur : on détermine ainsi le Zénith et le Nadir.

On oriente ensuite son horizon, c’est-à-dire que l’on repère le Sud et le Nord. Puis par les points Sud et Nord, pris sur la circonférence de l’horizon, et par les points Zénith et Nadir, pris sur la sphère céleste, on fait passer un plan qui se trouvera être, conséquemment, un grand cercle : c’est le plan du Méridien.

Ce Méridien coupera naturellement en perpendiculaire les cercles de l’Équateur céleste et de l’Écliptique. Or le point où il coupera l’Écliptique sera appelé Milieu du Ciel.

Si ensuite on élève une perpendiculaire au plan du Méridien depuis le lieu géographique donné par le plan de l’horizon, on déterminera les points Est et Ouest.

Ainsi l’Écliptique sera divisée, pour ce lieu donné et cette heure donnée, en quatre parties, par quatre points cardinaux : l’Est ou Ascendant le Milieu du Ciel, l’Ouest et le Fond du Ciel par opposition au Milieu du Ciel.

On divisera chacune des quartes de cercle ainsi obtenues en deux parties. On se servira pour cela des temps horaires. En effet, l’Écliptique est le chemin moyen que suivent les planètes et dont elles ne s’écartent jamais à plus de 8° en latitude ; il est parcouru en mouvement diurne, ou apparent, par tout astre en 24 heures dont 12 de jour et 12 de nuit : soit 12 de l’Est à l’Ouest par le Milieu du Ciel et 12 de l’Ouest à l’Est par le Fond du Ciel. Ces heures sont naturellement inégales, puisque l’Écliptique ne se trouve partagée par l’horizon en deux parties absolument égales qu’à la minute précise de chaque équinoxe, c’est-à-dire deux fois par an. Ainsi l’Ascendant sera distant du Milieu du Ciel par 6 heures inégales ou temps horaires ; la plus voisine de lui des deux portions à déterminer entre le Milieu du Ciel et lui, sera à 4 heures inégales dudit Milieu du Ciel ; et la plus lointaine, celle près du Milieu du Ciel, sera à 2 heures inégales de ce point. Il en sera de même des douze portions de l’Écliptique ainsi repérées, chacune vis-à-vis du Milieu du Ciel.

Or chacune de ces portions est une Maison Astrologique. On conçoit comment elles sont variables à l’infini, étant donné qu’elles changent à chaque instant pour chaque lieu donné et que la surface de la Terre contient une infinité de lieux semblables.

Dans la pratique on opère ainsi pour dresser le schéma céleste :

 
Formule :

1° Prendre la latitude et la longitude du lieu.

2° Déterminer l’heure exacte.

3° Transformer l’heure donnée en temps astronomique à l’aide des tables de correction dressées à cet effet.

4° Transformer le temps ainsi obtenu, ou temps sidéral, en Ascension droite en multipliant chaque heures par 15 degrés, chaque minute de temps par 15 minutes de degré et chaque seconde de temps par 15 secondes de degré.

Ajouter le temps sidéral de Paris ou de tout autre lieu pour lequel sont dressées les éphémérides astronomiques des almanachs, à midi moyen.

La quantité ainsi obtenue donne l’Ascension droite du Milieu du Ciel.

5° Transformer cette Ascension droite en Longitudes célestes (lesquelles se comptent sur l’écliptique) à l’aide de tables spéciales.

6° Calculer les pointes des Maisons ainsi :

AR Maison XI = (MC + 30°) ± 1/3 différence ascensionnelle.

AR Maison XII = (MC + 60°) ± 2/3 différence ascensionnelle.

AR Maison I ou Ascendant = (MC + 90°) ± différence ascensionnelle.

AR Maison II = (MC + 120°) ± 2/3 différence ascensionnelle.

AR Maison III = (MC + 150°) ± 1/3 différence ascensionnelle.

Cette quantité appelée différence ascensionnelle est variable pour chaque latitude géographique et chaque lieu du Zodiaque ; on la calcule par la formule suivante :

Tangente de la Déclinaison du point sidéral trouvé × tangente de la latitude du lieu terrestre. Mais on la trouve aussi dans des tables.

7° Les pointes des six premières maisons déterminées en Ascension droite, ajouter à chacune 180° pour avoir l’Ascension droite de la maison opposée.

8° Transformer ces Ascensions droites en Longitudes de l’Écliptique par une table spéciale.

9° Déterminer la position de chacun des Astres ; on prend leur longitude dans la Connaissances des Temps pour le midi du jour donné, puis on calcule la marche de chacun par l’évaluation du chemin parcouru en 24 heures de temps moyen, on ajoute ensuite à la longitude de midi le chemin parcouru pendant le temps écoulé entre midi et l’heure donnée.

C’est un travail assez long qui demande beaucoup d’attention et une connaissance parfaite de l’Astronomie.

Le schéma céleste une fois dressé, on n’aura plus qu’à l’interpréter : on y arrivera aisément en se servant du de Astrologia de Robert Fludd qui, sous ce rapport, est le manuel le plus complet et le plus explicite.

Le lecteur s’étonnera peut-être de ce que ce traité d’Astrologie comme tous ceux publiés jusqu’ici ne mentionne que sept Astres : Soleil, Lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne ; il pourra croire que la science astrale se trouve infirmée par les  découvertes successives d’Uranus, de Neptune et des innombrables petites planètes. Ce serait là une conclusion téméraire ; tout porte à croire que les Astres du système solaire sont au nombre de douze : Soleil, Vulcain, Mercure, Vénus, la Terre, les petites planètes (comptant pour une), Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune, Pluton, — ce dernier et Vulcain étant hypothétiques, il est vrai, mais ayant été remarqués par les perturbations qu’ils apportent aux orbites voisines en vertu des lois de gravitation. Or si on réfléchit, on verra que toute la science astrale est construite avec ce nombre douze pour fonction. Ce serait donc une vérité déjà connue des anciens que les astres du système solaire étaient au nombre de douze. Et alors la théorie astrologique demeure intacte puisque en Kabbale, on apprend avec quelque justesse que raisonner par 7 ou par 12 c’est en somme raisonner de la même façon.

P. P.